
"il avait les yeulx plus grands que le ventre, et la teste plus grosse que tout le reste du corps, avecques amples, larges et horrifiques maschoueres, bien endentelées tant au-dessus comme au-dessous", c'est en de tels mots que Rabelais décrit ce qu'était le Graoully, le dragon légendaire qui avait élu domicile sur la colline Sainte-Croix à Metz.
Les auteurs messins se sont souvent plu à présenter la légende du Graoully comme le symbole de la victoire du christianisme sur le paganisme représenté par le dragon malfaisant.
On suppose que le nom Graoully viendrait du terme "grouiller", puisque le dragon vivait selon la légende parmi les serpents grouillant dans les ruines de l’amphithéâtre. Néanmoins le nom de Graoully a des racines multiples et ferait référence à bien des choses. Le radical Graul peut faire penser à l’allemand gräulich, adjectif désignant un objet de couleur sombre, donc effroyable, car il ne faut pas oublier que Metz a toujours été une ville de parler roman. En recourant à celui-ci le choix reste ouvert : le terme graula, usité au XIVème siècle pour désigner la corneille, oiseau noir et donc qui était forcement de mauvaise augure. Ou encore le mot graulus, signifiant "forme hideuse", à l’origine de "gravelure" et de "graveleux".
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